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news biographie discographie newsletter the classic 2015 alternatif best of disponible -- nouvel album "opération aphrodite" maintenant disponible -- écoutez-le / téléchargez-le -- télérama "les années passent et manset ne change pas : même voix tremblée, même écriture homérique. un album envoutant, inspiré des écrits de pierre louÿs." -- mansetlandia un temps porté par le vent d’une époque enflammée, manset a cru qu’il pouvait devenir central, à l’instar d’un brian wilson ou d’un gainsbourg, voire michel berger, qu’il côtoie, directeurs artistiques tous deux rue lord-byron à la fin des sixties, écrivant, composant, réalisant, produisant, pour lui comme pour d’autres, chantant accessoirement. mais il n’a pas le cynisme, ni l’opportunisme de gainsbourg, ni l’environnement, le marché, de wilson, mccartney, neil young, dire straits ou pink floyd, pour citer différents artistes auxquels il sera vaguement assimilé à travers les articles et les années : « c’est une grande douleur d’imaginer qu’on fait le même métier que les anglo-saxons. on est à des années-lumière de leur travail au niveau de la démarche mentale. eux ont tous les droits, ils ont une langue très musicale, des musiciens d’instinct, une sorte d’éternelle décontraction juvénile. la musique leur appartient. notre handicap est patent. on n’aura jamais de john lennon. chez nous, ça ne pèse rien à côté d’« instant karma ». ce n’est même pas une question de talent, c’est autre chose. » d’indicible, à voir avec le sacré, l’intangible. manset a été marqué par les beatles, dylan. puis « losing my religion » de r.e.m., mark knopfler, bob seger. « ceux qui sont depuis trente ans sur la route, intelligents, sensibles, humains, qui fument, boivent, ont des nerfs d’acier, une santé dingue. » ici, il a du mal à trouver des équivalents. ses modèles sont plutôt à chercher dans le passé poétique et littéraire : « nerval qui me fait pleurer, gauguin, proust, balzac, zola même. » mallarmé, malraux, henry de monfreid, pourrait-on rajouter. pierre louÿs, qu’il convoque dans opération aphrodite. et la bande dessinée, magritte (la pochette du langage oublié), hergé (manitoba ne répond plus), françois schuiten (capitaine courageux) et rené brantonne (opération aphrodite). comme shakespeare et led zeppelin, il sait que tout ce qui brille n’est pas d’or, mais que la culture, le plaisir, la sérénité, le sel de la vie, se méritent, s’attendent, se dénichent, s’espèrent : « les choses sont faites pour être codées, difficilement accessibles, il faut se donner du mal pour les découvrir. » cet hermétisme s’exprime dans son refus – impossibilité – de donner à ses titres l’accès direct de l’interprétation répétée sur scène, et aussi d’en restreindre la disponibilité en en censurant certains à mesure de son travail de réédition, dont il élimine ou reconfigure à l’envie le contenu, rendant sa discographie proprement impraticable pour les novices alors que ses albums initiaux étaient parfaits pour nous, qui ne sommes pas des maniaques de l’exactitude et apprécions au contraire ses rares imperfections, même vocales. conséquence invariable de son refus de leur donner une vie autre, là où tout musicien, de miles davis à dylan, de springsteen à nirvana, fait ça en concert soir après soir, il menace au lieu de ça régulièrement d’user de son droit de repentir, devenu si précieux à l’ère numérique de l’incontrôlable. question de statut, ou plutôt de statue : « qu’on réinstalle d’abord le portrait stalinien de l’artiste contraint et acculé au nombrilisme», réclame-t-il avec cet orgueil surprenant. du coup, sentencieux, il autodafe, taille, remixe, cache, obture, trafique, manipule, triche, s’asseyant toujours jalousement sur les albums numéros un et trois : « je n’avais même pas réfléchi, c’était l’inspiration tous azimuts, ça cavalait vite. il y a là une sorte de mise à nu malsaine. c’est monstreux. pas à mettre en toutes les mains sans avoir d’où ça vient, et surtout ce qui vient après. » chef d’oeuvre pop art, mis en péril d’oubli par son auteur lui-même… yves bigot / extrait de l’ouvrage je t’aime, moi non plus© 2106 don quichotte -- nouveau coffret "mansetlandia" maintenant disponible disponible ici "opération aphrodite" disponible 1 ouverture : odysseus — 2 l’amour brisé - 3 la place de rhacotis - 4 comme un arbre ses fruits — 5 l’esclave - 6 landicotal — 7 la crucifiée - 8 le lys dans la vallée — 9 rhodis - 10 l’amour en océanie — 11 la porte rouge - 12 que t’ont-ils fait — 13 les grands lys - 14 ma collection particulière — 15 tu es condamnée - 16 divinités - 17 galaxie - 18 final : orphée commandez-le cette chevelure était éclatante et profonde, douce comme une fourrure, plus longue qu’une aile, souple, innombrable, animée, pleine de chaleur. elle couvrait la moitié du dos, s’étendait sous le ventre nu, brillait encore auprès des genoux, en boucle épaisse et arrondie. ce n’étaient pas les cheveux lisses des syriaques de la cour, ni les cheveux teints des asiatiques, ni les cheveux bruns et noirs des filles d’egypte. c’étaient ceux d’une race aryenne, des galiléennes d’au delà des sables. quand nous aurons quitté cet affreux soleil africain, tu me conduiras vers ta source. là, tu chercheras une roche polie et tu graveras dans la pierre ce que tu avais écrit sur la cire : les trois mots qui sont notre joie. bientôt il se refusa même à leur donner ce contentement, et cessa de jouer, par nonchalance. toute la forêt fut triste, mais les morceaux de viande et les fruits savoureux ne manquèrent pas pour cela devant le seuil du musicien. on continua de le nourrir et on l’aima davantage. le coeur des bêtes est ainsi fait. or, un jour qu’appuyé dans sa porte ouverte il regardait le soleil descendre derrière les arbres immobiles, une lionne vint à passer près de là. il fit un mouvement pour rentrer, comme s’il craignait des sollicitations fâcheuses. la lionne ne s’inquiéta pas de lui, et passa simplement. alors il lui demanda, étonné : « pourquoi ne me pries−tu pas de jouer ? » elle répondit qu’elle ne s’en souciait pas. il lui dit : « tu ne me connais point ? » elle répondit : « tu es orphée. » il reprit : « et tu ne veux pas m’entendre », elle répéta : « je ne veux pas. » − « oh ! s’écria−t−il, oh ! que je suis à plaindre. c’est justement pour toi que j’aurais voulu jouer. tu es beaucoup plus belle que les autres et tu dois comprendre tellement mieux ! pour que tu m’écoutes une heure seulement, je te donnerai tout ce que tu rêveras. » elle répondit : « je demande que tu voles les viandes fraîches qui appartiennent aux hommes de la plaine. je demande que tu assassines le premier que tu rencontreras. je demande que tu prennes les victimes qu’ils ont offertes à tes dieux, et que tu mettes tout à mes pieds. » il la remercia de ne pas demander plus et fit ce qu’elle exigeait. une heure durant il joua devant elle, mais après il brisa sa lyre et vécut comme s’il était mort. la reine soupira : « je ne comprends jamais les allégories. explique−moi, bien−aimé. qu’est−ce que cela veut dire ? » introduction, textes d’enchainement et final : textes de pierre louÿs inscrivez-vous à la newsletter officielle de manset pour rester informé de toute son actualité © 2016 parlophone / warner music france, a warner music group company mentions légales - 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